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Extensions « gratuites » pour navigateurs : êtes-vous prêt à en payer le prix ?

Guillaume Ortega

22.11.16 3 min de lecture

L’idée que les annonceurs puissent connaître vos habitudes de navigation vous déplaît ? Le fait qu’ils puissent avoir accès à vos recherches, aux textes que vous faites traduire, aux sites que vous consultez, aux profils Facebook sur lesquels vous cliquez… Est-ce que ça vous pose problème ?

Dans ce cas, jetez un rapide coup d’œil à vos extensions navigateurs. Les barres d’outils de recherche ou d’analyse des pages web en sont les exemples les plus courants de ces plug-ins, conçus pour élargir les fonctionnalités de votre navigateur. Dans la plupart des cas, ces derniers sont disponibles gratuitement et offrent un moyen simple pour l’internaute d’améliorer son propre confort d’utilisation.

Toutefois, il y a peu, les extensions de navigateurs ont reçu une bien mauvaise publicité, après les révélations d’une enquête menée par Northern German Broadcasting. Cette étude a révélé les pratiques de collecte et de partage des données utilisateurs opérées par Web of Trust (WOT), une extension permettant aux utilisateurs de savoir si le site qu’ils consultent est, ou non, digne de confiance. Largement répandue, elle collecte et revend les données de sa base d’utilisateurs.

En soi, cela n’a rien de nouveau. De nombreuses entreprises proposant des services basés sur l’information par crowdsourcing rentabilisent les données dont elles disposent. Le principe est souvent le même : c’est avec vos données que vous payez le produit. WOT a toutefois précisé que les pratiques évoquées étaient conformes à la politique de confidentialité de l’entreprise : les utilisateurs étaient donc théoriquement informés.

Les chercheurs affirment avoir été capables d’associer les données, anonymisées par WOT, aux individus à qui elles appartiennent. Là se trouve le principal problème de la vente de données utilisateurs : anonymiser les données à 100% s’avère particulièrement ardu.

WOT n’est pas la première entreprise à jouer à ce jeu. En 2006, un employé d’AOL publiait des données concernant les recherches de centaines de milliers d’utilisateurs. Ces données étaient anonymisées en remplaçant le nom des utilisateurs AOL par des nombres, mais cela n’a pas été suffisant pour protéger leur identité. En moins d’une semaine, le New York Times a été capable d’associer des recherches AOL à l’internaute correspondant. L’anonymisation des données est plus compliquée à mettre en œuvre qu’il n’y paraît… Mais quel est finalement le lien avec les extensions de navigateur ?

Eh bien, ces dernières renferment souvent des applications potentiellement indésirables : des programmes qui ont un aspect néfaste pour l’appareil ou l’utilisateur, sans pour autant pouvoir être qualifiés de malware. Ils combinent souvent un bénéfice d’utilisation… avec des effets indésirables qui peuvent être particulièrement discrets, voire dissimulés.

Cela ne signifie pas que toutes les extensions de navigateurs soient des applications potentiellement indésirables (l’extension SAFE de F-Secure dédiée à la protection de la navigation est un parfait contre-exemple). Les navigateurs proposent souvent une sélection très soignée d’extensions, pour aider l’utilisateur à trouver les plus adéquates.

N’ayez pas peur de faire confiance à des extensions de navigateurs, y compris WOT. Elles peuvent vous être très utiles. Internet passe de nos jours principalement par les navigateurs : les enrichir de nouvelles fonctionnalités revient à améliorer significativement l’expérience utilisateur (services en ligne, consultation de sites web, etc.). Toutefois, pensez toujours que des logiciels ou plug-ins gratuits doivent pouvoir s’auto-financer. Les entreprises qui développent ces produits et services doivent pouvoir faire de l’argent. Si elles ne vous facturent pas, et si elles ne profitent d’aucune autre source de revenus apparente, c’est qu’elles ont sûrement bâti leur modèle économique sur la vente de vos données.

Ce post contient des informations traduites de Der Spion in meinem Browser.

 

Guillaume Ortega

22.11.16 3 min de lecture

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